Montréal, 19 octobre 2006.
Délires meurtriers : une enquête partisane, voilà le vrai titre qu’on aurait dû donner à l’émission Enjeux présentée à Radio-Canada. La seule solution portée clairement par l’émission en est une de coercition, ce qui, à notre avis, serait plutôt le résultat d’un échec thérapeutique. De plus, le point de vue présenté s’appuie sur de faux constats à l’effet qu’on ne peut pas traiter les gens contre leur gré et que les psychiatres n’ont pas de pouvoir!
Pour le groupe Action Autonomie, un organisme de défense des droits en santé mentale ce type de reportage sensationnaliste et subjectif a pour conséquence de faire reculer les avancées des 15 dernières années et ainsi augmenter la marginalisation et le stigma dont sont victimes des milliers de citoyennes et citoyens au Québec, entre autres en associant l’extrême violence à la maladie mentale.
Pourquoi avoir choisi l’angle du sensationnalisme pour provoquer le débat ; avoir occulté tout contre-discours à celui de la médicalisation et de la coercition ; avoir caché les critiques à l’égard de la qualité, de la diversité et de l’accessibilité des services de santé mentale? Des aspects qui nous semblent incontournables pour faire une véritable réflexion sur le sujet. Au lieu d’orienter les discussions sur un éventail de pistes de solutions, le traitement de cette émission éveille un sentiment de peur dans la population à l’égard des personnes marginales.
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Source :
Caroline Stewart
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