Les électrochocs, toujours sans surveillance au Québec

Montréal, 5 mai 2008.

Cinq ans après la remise par l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS) du rapport « L’utilisation des électrochocs au Québec » au gouvernement du Québec, aucune suite n’a été donnée aux recommandations qu’il contenait.

C’est ce qui ressort des communications qui ont eu lieu cette année entre le Ministère de la Santé et des services sociaux et les responsables du comité Pare-chocs, un groupe militant pour l’abolition des électrochocs au Québec.

Pourtant, constatant une augmentation importante du nombre d’électrochocs donnés au Québec, particulièrement à l’égard des femmes âgées, le ministère de la Santé et des services sociaux, avait confié en 2002 à l’AETMIS le mandat d’évaluer la pratique des électrochocs au Québec.

Pour Ghislain Goulet du comité Pare-chocs, la situation est inacceptable, « On pensait avoir sensibilisé le ministre Couillard à la question, mais non, on retourne à la case départ, le ministre tourne le dos à ses responsabilités et renvoie encore la balle au Collège des médecins et à l’Association des médecins psychiatres. »

Du côté du Collège des médecins, on a été incapable de nous fournir des informations sur la pratique des électrochocs au Québec.  Pire, les directives concernant les électrochocs émises par le Collège des médecins en 2002 ne respectent pas les recommandations de l’AETMIS de 2003.  Les demandes du comité Pare-chocs au Collège pour modifier leurs directives sont restées sans réponses.

Depuis son introduction dans les années trente, le traitement aux électrochocs demeure un traitement controversé autant au niveau social que scientifique; il peut causer des dommages allant des problèmes de mémoire et cognitifs jusqu’au décès; ce traitement qui est administré actuellement à des personnes « vulnérables ».  Bref, un traitement qui doit, s’il n’est pas aboli, être sous haute surveillance.  Un traitement qui doit faire l’objet d’un débat public.

Au Québec, malgré le rapport de l’AETMIS, bon nombre de questions demeurent sans réponse quant à l’utilisation des électrochocs.  Le comité Pare-chocs presse le ministre Couillard de donner suite aux recommandations de l’AETMIS et de répondre à ses questions : 

  1. Pourquoi le nombre des électrochocs a-t-il plus que doublé en quinze ans, passant de 4000 en 1988 à 8119 en 2003?
  2. Pourquoi les deux tiers d’entre eux sont-ils administrés à des femmes?
  3. Pourquoi celles âgées de 65 ans et plus sont-elles plus susceptibles de subir cette intervention?
  4. Pourquoi ces traitements aux effets plus que contestables et contestés de par le monde sont-ils, au Québec, administrés en nombre croissant à des gens qui ne souffrent pas de dépression majeure alors même que ceux qui l’approuvent soulignent qu’ils devraient être réservés à cette unique clientèle, et ce, seulement en tout dernier ressort?
  5. Pourquoi seule une poignée de psychiatres prescrivent les électrochocs?

La question des électrochocs, c’est une question de santé publique dont l’enjeu concerne tous les Québécoises et les Québécois et qui relève d’une responsabilité gouvernementale.

Enfin, le comité Pare-chocs et le groupe Action Autonomie organisent ce samedi le 10 mai une manifestation contre les électrochocs à 11h à la place Émilie Gamelin à Montréal.

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Source :  Ghislain Goulet 514-525-5060,  514-773-7995

http://www.actionautonomie.qc.ca/parechocs/parec.html

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